Fantasme :
Selon les instructions, trente minutes avant l’heure du rendez vous j’appelle pour donner ma position. J’ai le cœur qui bat la chamade. J’entends la communication s’établir, j’annonce :
-« Mes respects Maitresse, c’est Philippe, Maitresse je suis à XXX. »
J’attends, mais pas une réponse, juste la communication qui est coupée. Incertitude, je n’ose rappeler.
Je me suis arrêté au gros bourg à quelques km du village. J’étais en avance, la route était longue et pas question d’arriver en retard. Je ne devais pas attendre dans village, trop petit pour être discret. Dur d’attendre, pas question de fumer et d’arriver puant le tabac. Je n’avais pas emmené de cigarette ni de briquet, plus sur, mais des comprimés à la nicotine à sucer. J’avais des nausées à force d’en sucer. J’essayais de ne pas penser. Mais ce n’étais pas mieux.
Je reprends la route, plus que quelques kilomètres. Je me gare dans un petit chemin avant d’arriver dans le village pour enlever slip et chaussettes. Je n’ai plus qu’une chemisette, un pantalon et des mocassins, comme l’indiquaient les instructions. Toujours selon les instructions je gare ma voiture devant l’hôtel.
Je sors, ferme la voiture et mets mes clés dans le sac en plastique transparent que je tiens dans la main gauche avec une surprise. Dans le sac sont déjà portefeuille, portable, étui à lunette, le contrat et le plan du village que j’ai imprimé de Google Maps. Je sors le plan et le portable. J’appelle à nouveau.
-« Maitresse, c’est … »
Pas le temps de compléter
- « Quelle est la couleur des volets de l’hôtel ?
Après ma réponse j’eu le nom de la rue, la description de la maison et les dernières instructions. Cela faisait beaucoup à retenir. Plus qu’à éteindre le portable, le mettre dans le sac et avancer. J’avais les jambes qui flageolaient et la sensation de boules libres sous le pantalon donnait un sentiment de faiblesse. La maison était facilement reconnaissable, du moins le portail, car la haie qui cachait tout à la vue. Je jetais le plan dans le caniveau, mettais mes lunettes dans l’étui. Et sortais le contrat. J’entrais et poussait le verrou, l’appentis était sur la gauche. Je me mis à genoux devant le tas de bois et me déshabillais dans cette position, posant mocassins, chemisette, pantalon, avec au dessus le sac. Je mis la surprise à coté et le contrat dessus. Il était assez général, j’avais du le recopier à la main. Il avait été établi après quelques échanges mails selon ses instructions. Peu de détails, il avait fallu témoigner de ma motivation avec humilité, énoncer des grands principes qui équivalaient à donner carte blanche. Cela tenait sur une seule page, mais j’avais du le refaire plusieurs fois.
Je plaçais les mains croisées au dessus de la tête et j’ouvris grand la bouche. Peut être 10 minutes passèrent, je n’avais plus la notion du temps, je commençais à avoir froid et la gorge sèche. Je ne l’ai pas entendu venir, des menottes me prirent les poignets et un gros baillon boule fut rapidement enfoncé, je n’en avais jamais eu un aussi gros et entrant aussi profondément dans la bouche. Tout cela alla très vite, sans un mot. Quand il fut fixé je compris que les lanières ne le traversaient pas mais étaient placées de façon à ce que toute la boule soit dans la bouche. J’avais du mal à respirer, j’avais peur. Un large collier fut lacé autour du cou de façon serrée et les menottes furent tirées vers le bas et fixées au collier. Quelque chose d'assez lourd fut attaché au collier, je compris que c'était une barre quand mes coudes furent attachés aux extrémités, tirés vers l'arrière. Puis un bandeau sur les yeux. Un bon moment passa, elle devait lire le contrat.
« - Ton écriture me plait, c’est bien tu es appliqué. Te voila prêt pour ta première leçon. La première leçon est simple, tu n’as rien à faire. Je vais te montrer qui a le pouvoir ici. A cette occasion, tu vas aussi commencer à appréhender ce que signifient respect et humilité. Ainsi, je pourrais t’admettre dans ma maison. »
Tout cela énoncé d’une voix claire, ferme, lente et sans violence mais avec détermination.
Je ne pouvais rien dire, c’était efficace, je n’ai pas besoin de faire faux serment. J’étais soumis comme jamais je ne l’avais été, et avant même que cela n’ai commencé. Il n’y avait déjà plus le moindre doute dans mon esprit, j’allais en baver et ce n’étais que le début. Je n’avais pas d’échappatoire, pas de pirouette possible, pas de supplications à émettre. Je ne pourrais rien exprimer. Guère plus que des mouvements de tête et des gesticulations qui ne montreraient que mon manque de contrôle ou mes faiblesses. Et quand elle déciderait d’enlever le baillon, mon premier « oui Maitresse, merci Maitresse »viendra vraiment du plus profond de moi, et les mots en plus pour me témoigner mon respect et mon humilité viendraient d’eux mêmes.
« - Debout »
Je m’exécutais avec maladresse.
« - Ecarte les pieds et tiens toi droit »
« -Tu vois c’est simple, continue à obéir comme cela et tout ce passera bien. »
Déjà l’humiliation était annoncée, je devenais le seul responsable si cela ne se passait pas bien. Je ne pus m’empêcher de trembler en entendant le bruit que faisait dans l’air l’instrument qu’elle avait à la main. La suite ne pouvait pas bien se passer. Je n’avais qu’une envie, me jeter à genoux et me mettre en boule, par peur bien sur mais surtout car j’avais déjà abdiqué, j’étais soumis comme jamais je ne l’avais été. Elle ajouta :
« - Comme c’est ta première leçon, je ne te donnerai qu’un petit aperçu du pouvoir que je peux exercer sur toi »
Je compris alors que je n’avais aucune pitié à attendre, que je devais essayer de rester droit le plus longtemps possible. J’allais devoir assumer pleinement les conséquences de la condition que j’avais demandée par le contrat. J’allais être corrigé, ce n’était pas la peine de récolter une punition en plus par que je ne me tenais pas droit, une punition forcément plus dure que la correction.
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